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PREMIER SÉJOUR DE RÉPIT À LA MAISON PERSÉPHONE

25 juin 2021

Du 5 au 9 juin, derrière Roselyne la militante, sont venues se poser les premières visiteuses à la Maison Perséphone à Bessèges. Ouarda la rebelle, Mouna la lionne, Noura l’indépendante, Dalila l’épicurienne, Rachida la souriante révolutionnaire et Hayette la vigie, ont été accueillies par Delphine et John, hôtes fondateurs du lieu.

Pour amorcer la rencontre avec les hôtes mais également la rencontre entre les participantes qui ne se connaissaient pas toutes, Delphine a lancé le séjour en proposant un atelier d’échanges pour que chacune exprime son état d’esprit du moment et ses envies pour ces quelques jours à venir.  Un programme volontairement évolutif avait été initié et au fil des envies naissantes, divers moments d’évasion ont ainsi vu le jour.

 

Tout a commencé autour d’un conte au jardin avec Catherine Caillaud accompagnée à l’oud par Fred Vilain. Autour d’un repas préparé par les membres de l’association Délices en goguette, la rencontre avec les artistes a été fort appréciée et des liens se créaient avec des habitants présents au spectacle, notamment Thierry et Martina de la Coopérative Culturelle du Castellas qui, quelques jours après, ont ouvert leur porte aux visiteuses autour d’un goûter agrémenté lui-aussi d’un spectacle de marionnettes offert par Martina.

 

Le lundi matin, un atelier d’écriture réunissait toutes les visiteuses et Martina est venue se joindre à elles. John les a entrainées dans des souvenirs d’enfance que les participantes ont livrés dans un pudique élan de poésie. Les femmes ont ensuite interprété leurs textes derrière un micro, prises de son fébriles mais intenses que John a mis en musique pour créer des capsules sonores teintées d’émotion et de fraiche sincérité.

 

La semaine s’est prolongée par une visite de la chèvrerie du Mas Rivière dont nous remercions les propriétaires pour cet accueil. Certaines femmes ont retrouvé les gestes de la traite des chèvres qu’elles avaient tant pratiquée durant leur enfance en Algérie. La transhumance de la chèvrerie à l’alpage voisin fut un beau moment de partage au milieu des bêlements et des aboiements du chien, gardien du troupeau.

 

Enfin, les visiteuses ont découvert la beauté de la région au décours de randonnées et de baignades dans la Cèze et le Luech où la fraicheur de l’eau tentait de contrarier la chaleur estivale qui s’était invitée. Les femmes ont aussi apprécié les fresques du MI.A.O.U réparties dans Bessèges, notamment celle de Kashink, artiste du canton qui avait mis en lien la Maison Perséphone et la Maison des Femmes de Montreuil. Qu’elle trouve ici toute notre reconnaissance, nous lui devons en partie ce beau moment de vie.

 

Comme l’avaient rêvé Delphine et John, la maison a retenti de rires, de larmes d’émotion, d’histoires d’enfance, d’histoires de vie.

De vives discussions ont permis des échanges autour notamment de la nature des rapports hommes-femmes dans notre société et de ce que nous rêvons qu’ils deviennent. Les hôtes ont entendu et partagé la douleur des violences que subissent encore les femmes, violence conjugale, violence institutionnelle et autres…

 

Mais chacun chacune gardera surtout le son des youyous lancés au mistral léger qui a sans aucun doute porté le message au-delà de la vallée de la Céze. La nature s’est invitée par le chant majestueux de deux rossignols qui se sont escrimés dans les arbres, comme si l’amour qu’ils chantaient était destiné à ces hôtes venues s’apaiser quelques jours.

 

Ce séjour a été l’occasion de respirer, de se poser, de déconnecter du quotidien souvent difficile, de se reconnecter à la nature, d’oser prendre soin de soi et uniquement de soi, de rencontrer d’autres histoires, d’autres humain.e.s, de retrouver sa part d’enfance. Les femmes ont aussi réalisé des prouesses culinaires et les spécialités algériennes et africaines sont venues combler des appétits retrouvés grâce à la magie de la bienveillance collective.

 

Nous sommes fiers et émus d’avoir inauguré les séjours de répit de la Maison Perséphone avec ce groupe de femmes de la Maison des femmes Thérèse Clerc à Montreuil. Nous projetons de renouveler cette expérience en 2022 bien sûr. Avec d’autres femmes. Avec d’autres personnes au parcours de vie chaotique.

 

Nous remercions ces sept belles d'âmes qui nous ont fait le cadeau de leur confiance, de leur force et de leur vulnérabilité. 
Et merci aux habitant.e.s de la vallée Cèze Cévennes qui sont venus à leur rencontre.

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